Voyage

Premiers pas de nomade: le cadeau de la labradorite

Plus que deux semaines avant le départ. La date fixée était pour juillet, je pars en juin. Je pensais partir vers le sud, je pars vers le nord. Soit, je m’adapte. Retour dans les Cornouailles pour découvrir la roue médecine aztèque… avec une labradorite de deux kilos sur le dos.

Une pierre nomade

Mes 4 cartons sont presque ficelés, tout ce qui ne sera pas vendu sera donné. Mon sac-à-dos sera ma maison.

Je suis un peu noyée dans la précipitation du départ, essayer de penser à tout, être organisée au top. A vrai dire, ce n’est pas la plus grande de mes qualités, mais on fait avec ce qu’on a. Parfois je m’arrête, je regarde toutes les pièces de mon appartement, comme pour le graver. Si seulement il était pliable… Je passe dans mon cabinet et me dit que cette pièce va vraiment me manquer. Je revois les soins, les méditations et les fou rires, les ateliers, les belles expériences vécues dans cette pièce. Mon regard s’arrête sur mon autel sacré, puis sur la labradorite qui trône au milieu.

Ce sont les pierres qui décident

Cette pierre est venue à moi il y a un an à peine. Je l’adore. Elle rayonne de ses couleurs bleutées et cuivrées. Souvent je la regarde ou je la tiens contre moi et je la sens vibrer, je sens son énergie me traverser. Je n’ai vraiment pas envie de la mettre en carton, je sens que ça n’est pas du tout sa place. Tout à coup je reçois cette phrase, comme une évidence : « Elle doit passer, elle aussi part en voyage. ». J’ai un peu mal au cœur, mais ça n’est pas à moi de décider.

Je la mets en vente. Je suis sûre que la personne qui l’achètera sera la bonne. Mais deux semaines après elle est toujours là, et moi je dois partir… Je prends la labradorite dans mes mains et à nouveau je la laisse me traverser et je comprends : elle doit venir avec moi jusqu’en Cornouailles. Euh… là je suis moins contente. Au vu de la taille de mon sac, transporter une pierre de 2 kilos ne m’enchante absolument pas.

labradorite

Candor, lieu sacré

Me voilà donc sur la route des Cornouailles. Dans la petite chambre que j’ai louée à Plymouth, j’ai droit à une grande coiffe de plumes en guise de tête de lit. Je me mets au lit en souriant. Oui, ça y est, je suis nomade…

J’arrive donc à destination toute joyeuse. Joyeuse d’arriver et joyeuse de remettre mon cadeau un peu pesant à la formatrice de qui je serai l’assistante pour cette semaine autour de la roue médecine. Nous partons deux jours plus tard sur le lieu de la formation, chez Lindi, et la labradorite a décidé d’être de la partie. Nous voici à Candor. Ce lieu est grand, doux et puissant, entre rivière plaines et forêt. Lindi a de suite un coup de foudre pour la pierre. On sent son cœur, déjà très grand, s’élargir un peu plus et accueillir la labradorite comme une vieille connaissance.

La pierre sacrée prendra la place du Sud sur les autels des 4 directions pendant le temps de la formation.

Oui, nous sommes juste des passeurs, rien ne nous appartient.

Candor est un lieu spécial, rempli de magie, à l’image des Cornouailles. Et Lindi en est la gardienne, comme une magicienne à qui il incombe de faire vibrer ce lieu. Les 4 directions ont été ouvertes et pendant une semaine nous sommes 8 à recevoir, apprendre, vibrer avec nous-même, l’univers et accueillir un processus interne puissant et transformateur. Nous passons du temps près de la rivière, chacune dans son espace, rencontrons les esprits des arbres et des plantes. Et c’est pour moi une connexion à l’énergie de la fougère qui s’intègre chaque jour. Sans parler des ancêtres qui viennent déposer leur enseignement dans mon cœur et leur bénédiction pour mon voyage. On nettoie, on grandit, on apprend. Tout est en nous. Reconnexion.

Nous sommes des passeurs

A la demande des guides et avec l’accord de Lindi, un travail se fait sur le lieu. Des chants viennent du cœur et ce sont des énergies anciennes qui se réveillent. C’est donc pour ça que j’étais là. Rapporter la pierre et réveiller quelques amis endormis.

Gratitude.

Alors que je suis étendue sur un canapé, pas très loin de la pierre, je sens sa présence dans ma conscience. J’ai du mal à accueillir car je suis fatiguée et déjà j’essaie d’intégrer ce que je vis ici. « Je suis passée » me dit-elle. Je sens un enveloppement dans mes corps énergétiques et j’ai vraiment l’impression qu’elle me fait un câlin ! Je sens que la pierre rayonne. Comme une statue qui retrouve son socle.

A peine 10 minutes après, la formatrice à qui j’avais offert la pierre me dit qu’elle est passée, qu’elle restera sur le lieu, avec Lindi pour prendre sa place dans les directions.

Je me sens enveloppée de douceur et je remercie.

La formation touche à sa fin, chacune rentre chez elle et retourne en France. Contente de ma semaine, mais envie de retrouver ma route aussi, d’aller voir la suite. Avant de partir la propriétaire des lieux me fait un cadeau lié à Candor, pour me remercier d’avoir su écouter le message de la pierre. Je ne peux pas éviter les larmes et les émotions, elle non plus. Larmes de femmes, de joie, d’amitié.

Je reprends la route avec un trésor dans le cœur.

Le clin d’oeil d’une pierre sacrée

Me voilà sur le ferry pour continuer mon périple en Bretagne. Entre mer et forêts magiques j’arrive chez une de mes tantes avec qui nous partons marcher en forêt de Brocéliande. Au début de balade une petite boutique est ouverte et je ne résiste pas à l’envie d’aller faire un tour pour voir les figurines de fées et lutins. On s’attend presque à les voir bouger.

Mes yeux s’arrêtent sur une vitrine de bijoux avec des labradorites montées en bijoux. Tout à coup j’ai un pincement au cœur et je me rends compte que l’énergie de la labradorite me manque. Mais je n’ai pas les moyens de m’acheter une bague, puis je sens que ce n’est pas juste, ça n’est pas le moment. Peu importe. Nous partons marcher puis j’oublie.

Le soir, en parlant de mon voyage je raconte l’histoire de la labradorite. Une heure après ma tante revient avec un petit sac en tissus et me dit que mon histoire l’a inspirée. Elle a une bague qu’elle ne porte presque pas et quand elle m’a entendue elle s’est sentie inspirée pour me l’offrir. Quelle émotion ! « Elle a peut-être envie de voyager, puis dessus je vois l’image d’un bateau qui prend le large » me dit-elle. Magnifique cadeau !

Un cristal écossais

Quelques semaines après, me voici au bord du Loch Fyne, en Ecosse. Là où je loge il y a, dans la véranda qui donne sur le loch, une vitrine avec différents objets (cailloux peints et bijoux) que mon hôte vend aux clients. Tout en bas il y a une corbeille avec différents cristaux. Je les regarde, leur fait un petit coucou. Mais pour les amoureux(ses) des pierres, vous savez comment ça se passe. Dans la corbeille, un cristal m’appelle. Coup de cœur avec lui. C’est celui-là et pas un autre.

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Une mère Noël écossaise

Je demande timidement à mon hôte si les cristaux dans la vitrine sont en vente ? Malheureusement pour moi, non. Tant pis, je me dis que le cristal voulait juste me faire un clin d’oeil et j’accueille cette petite connexion avec gratitude. Une heure plus tard elle me demande lequel m’a plu. Je lui montre, elle ouvre la vitrine et m’offre le cristal.

Je suis bouche bée, mon cœur fait un bond et me fait monter une larmichette pendant que mon cerveau gauche me dit de me calmer. M’en fous, je ne l’écoute pas, je suis trop contente. Je laisse exploser ma joie comme une gamine qui a reçu un merveilleux cadeau et je fais un énorme câlin à ma Mère Noël. Il faut savoir qu’en général, les écossais ne sont pas vraiment expansifs en ce qui concerne les marques d’affection débordantes et les bouches en cœur débordant de compliment. Ca donne donc une scène étrange, et ça la fait rire.

cristal-de-roche

« Les pierres ne nous appartiennent pas, me dit-elle. Si il t’a appelé, c’est qu’il doit venir avec toi, c’est pas moi qui décide. » .

En conclusion, les pierres nous choisissent, comme un cadeau. nous ne savons jamais combien de temps elles vont rester avec nous sur le chemin. C’était encore une fois me rappeler qu’il y a un savoir bien plus grand que nous, que nous sommes des gouttes d’eau au milieu d’un grand Tout qui nous dépasse.

Le soir je médite au bord du Loch avec mon cristal dans la main. Je regarde l’eau, cristalline. Prochaine étape: le Loch Ness.

 

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