
Quand on est sur le bon chemin, tout est facile… ou pas
Article écrit en 2019, en voyage. Je le retrouve aujourd’hui, en cette fin 2021 et c’est bon de retomber dessus « par hasard » et de vous le partager!
J’ai souvent entendu cette phrase, que oui effectivement, lorsqu’on est sur le bon chemin, toutes les portes s’ouvrent, plus aucune embûche à l’horizon, juste le soleil radieux des merveilles à venir. Il n’y a plus qu’à se laisser porter par la vie, tranquillement dans une barque et se réveiller le matin en remerciant la journée qui va venir.
Vrai ? Oui oui certes, mais pas tout le temps. Si la vie était un long fleuve tranquille, et bien ça se saurait…
Loin de moi l’idée de vous dire que cette configuration est impossible, bien au contraire. Nous courons même après un peu tout le temps. Et quand parfois une personne se présente à nous, rayonnante et sûre d’elle pour dire que sa vie est une merveille tandis que vous êtes encore au fond d’une mine avec une pioche, creusant la roche pour sortir du labyrinthe et votre propre chemin dans ce monde un peu fou, il y a parfois de quoi être découragé et surtout de quoi se remettre en question.
Vous avez l’impression d’avoir fait le bon choix, votre cœur vous a dit de sauter, avec ou sans parachute, vous l’avez écouté, et là c’est le début des emm… des complications. On est d’accord ça n’arrive pas tout le temps, mais ça arrive. En tout cas, moi ça m’est arrivé plus d’une fois. Faire des choix contre courant, en dehors de la logique, d’écouter cette poussée à l’intérieur et y aller.
Et avec cette croyance dure comme fer que, puisque je suis sur le bon chemin, que j’ai écouté mon cœur ça ne peut que bien se passer. La vérité est qu’on en sait rien. Non pas que ce soit aléatoire et que ce soit la faute à pas de bol, mais il peut y avoir tellement de paramètres en nous, tellement de résistances, tellement de croyances erronées à propos de ce que nous sommes, des mémoires, des nœuds sur les lignées, etc… Et surtout plein de surprises. Sur le chemin de droite nous pensions trouver une merveilleuse oasis ombragée où se poser, mais c’est un chemin caillouteux sous le soleil et que faire si ce n’est continuer à marcher parce que faire demi-tour est encore plus compliqué.
Pourtant, peut-être une pierre sera-t-elle différente. elle aura l’air d’un diamant unique qui vous donnera l’énergie pour continuer à avancer vers vous-même. Le prochain virage vous fera probablement rencontrer un sage qui vous donnera une phrase incompréhensible qui prendra tout son sens au bon moment. Je ne suis pas en train de dire que votre cœur vous a trompé, qu’il a voulu aller faire un tour du côté où ça avait l’air chouette et que la vie lui a dit; « ah non, pas toi ». Non, pas du tout… C’est tout simplement que votre âme a décidé de choisir ce chemin précisément pour apprendre, se nettoyer, se délester, retourner à l’essentiel, traverser le désert pour découvrir sa richesse cachée. Votre âme a décidé de guider l’être que vous êtes vers la plus belle version de son incarnation et ça passe par des lâchers prises qui peuvent énormes, déstabilisant, plutôt solitaires et complètement effrayants. Par lâcher prise, j’entends lâcher qui nous avons pu être à un moment donné de notre vie, lâcher nos points de repère pour aller en chercher de nouveaux. Et tout ça n’a rien de confortable.
L’une des choses primordiales dont nous avons besoin dans ces périodes d’agitation profonde est de bienveillance avec nous-même. Vous n’avez pas fait de mauvais choix, vous suivez votre voix d’être humain. Vous avez le droit de crier, de pleurer, de vous énerver, de taper des pieds quand la pression est un peu trop grande. Personne ne vous a demandé d’être Bouddha alors que vous êtes en pleine crise de croissance. La bonne nouvelle, très bonne nouvelle, c’est qu’au bout de tout ça il y a la réalisation de vos projets, de vos rêves, avec un alignement du cœur, une danse avec la vie, et beaucoup plus de sérénité.
Mais parfois, c’est vrai, c’est du travail. Ou plutôt de l’ouvrage, de remise en question, de tri, dans son entourage, dans sa maison, dans ses projets, dans ses idées. Et c’est de l’ouvrage de poser les actions dans la matière, poser des mots, avancer à l’aveuglette et espérer qu’on ne fait pas ça pour rien. Avec cette impression qu’on va finir en rampant pour arriver au bout de nos projets qui, si ça se trouve ne se concrétiseront jamais. Ca s’appelle le doute ! Et comme vous l’aurez deviné, c’est du vécu, et pas des moindres.
Alors même quand ça bouge, que le bateau est en pleine tempête, gardez confiance, vous êtes guidé, accompagné, et bientôt vous toucherez Terre. Gardez-vous aussi le droit de douter, de vous remettre en question (avec le bon dosage, tout un art), de faire des pauses, de réajuster si besoin. Même si vous avez crié au monde entier que vous alliez à Bali, osez changer d’avis et allez à Nouméa si cela vos paraît plus en accord avec ce que vous êtes ici et maintenant, après l’escalade de votre 18ème montagne intérieure. Peu importe si personne ne comprend, vous prend pour une girouette incompréhensible qui ne va pas dans le sens du vent. C’est votre vie. Et elle est précieuse.
Pour moi, avoir une vie réussie n’est pas d’avoir constamment une tête de bisounours, de louer le bonheur et d’avoir plein d’argent. C’est suivre son chemin, écouter son cœur même si il dit d’aller au cœur de la tornade, faire confiance à ce qui est juste pour nous. Et oser avancer même quand nous avons peur. Nous ne sommes pas venus vivre tous les même choses. Aucun chemin ne se ressemble.
Le plus grand trésor est de trouver en soi le cadeau que nous sommes venus livrer au monde, dans cette vie, dans ce présent. Et c’est une recherche qui nécessite du temps parfois, parce que l’oeuvre est unique. Alors gardez confiance. Vous êtes sur le bon chemin.

